Ouvre ta main
Demain est un défi
Vertical

Ce qu'il faudra
d'humain
Pour tenir
Ensemble
Bancals
Ouvre ta porte
L'heure est un croisement
Connu

Ce qu'il faudra
De tendresse
Pour serrer
L'espérance
Nue

Ouvre ton cœur
L'océan est un ciel
Puissant

Ce qu'il faudra
De sagesse
Pour traverser
La folie
Vivants

Ma main
Dans la tienne
Nos corps
Indissociables
Forment
Les bords
Du Chemin

La violence
Perfore
Le monde

J'entends
Un poumon
Qui siffle 

Tout est devenu
Trop fort ou
Pas assez
Bien dit

Le fil ténu
Des courants
d'air
Éternue
En vents
Contraires
Je suis perdue

Je ne suis plus
Qu'une feuille vaillante
Reconnaissant l'automne
Et le repos de l'arbre
Qui me portait aux nues

Ma liberté est un papillon poudré
Des yeux qui se transportent
Mes rêves sont des sommes
De nuages fleuris

Je ne suis plus
Qu'une feuille vaillante
Reconnaissant sa chute
Au sol
Et dans l'ultime lutte
L'envol
De ma plume vacillante

Au soleil
L'inutile
La poésie
M'ont bâti
Creusant
Dans ma vie
De peu de sommeil
Un abri

Je regarderai
Démunie
Ce qui sera détruit
et qui sera c'est ainsi
Au printemps
Hurlant
Nouveau né
Frappé
D'amnésie 

En attendant
Je garderai l'inutilité
Je garderai la liberté
En poche
En retenue
Dans mes yeux volants
Qui ne mentiront pas
Je continuerai à croire
Aux ponts
Aux rires
Et aux longues pelures
De pommes
Défilant
Dans ta gorge nue

Et quand je serai
Moi même
écorcée
De mon désir
Quand je ne serai plus
Mes mots resteront là
Pour dire
L'inutile
La poésie
La liberté
L'amour
En fruit
Toi toujours tu voudrais croire
Ce monde que tu vis par le cœur
Force est pourtant de percevoir
Qu'il y a des jardins sans fleurs

Faut-il sortir te battre et débattre
Faire entendre ta raison d'être ?
Ou faut-il garder le feu dans l'âtre
Le veiller de ta joie champêtre ?

Se préparer à une chevauchée
Ta colère en étendard ?
Ou de tendresse tout épouser
Tout écouter, tout voir ?

Chacun fait selon sa gamme
Et l'univers joue sa partition
Le chant émouvant des âmes
Vibre du chaos jusqu'à l'unisson

Tout ce que l'on fige
En voulant le définir
Tout ce que l'on vide
En mots à remplir


Ça sert à quoi, dis-le moi ?


Alors qu'il s'agissait de la vie
Dans sa complexité ineffable
Alors qu'il s'agissait d'un merci
Tu as voulu tout poser sur la table 


Pourquoi ?


Tout ce que tu veux retenir
Rouages qui ne sont plus
Le sable a su le recouvrir
Aimés, nous avons vécu


Rien à trouver au fond de tes poches
Le butin reste la carte du mystère
Dans nos mains rien ne s'accroche
Lève les yeux, rêve et espère 


C'est ce qu'on lâche
En aimant aimer
C'est ce qu'on cache
En mots à donner


Qui serre entre nos bras
Ne le vois-tu pas ?

Regarder le ciel grand ouvert
Où pas une seule couche
Aucun sympathique nuage
Ne dit le malaise
Avoir pourtant en travers
De la gorge et en bouche
Le goût métallique de l'orage
Une odeur de braise

Croire pourtant
En nous
Même sans 

Près de toi
Être soir
Tenir droit

Sur le fil ténu
Danser
Nos corps nus

Et peser sur la terre de toutes nos merveilles
 
Dans la nuit
Les couleurs sont là
Dans le noir profond
Ne se révéleront qu'au jour
Elles sont elles
Sans bruit
Délestées de leur éclat
Jouant leurs partitions
Aux aveugles, aux sourds
L'ignorent-t-elles ?

La nuit gobe mon rouge aux lèvres
Éteignant derrière toi
Mes yeux ont perdu de leur fièvre
Pourtant c'est encore moi
Cette ombre sans contour
Ce visage creusé de tes mains
Ton départ est un détour
Mon cœur s'encre, fait le malin

Dans la nuit
Notre jour est là
À bas bruit
Ne l'oublions pas
Tu as peur
Tu préfères
Te retenir
Te protéger
Et si tout cela devait finir?
Briser ton cœur
Te blesser encore
 
Tu as peur
Tu préfères
T'abstenir
Ne pas te prononcer
Et si tout cela pouvait te nuire?
Te faire perdre pied
Anéantir tes efforts
 
Tu as peur
Tu préfères
Ne pas ouvrir
L'imaginer entrer
Et si tout cela menait au pire?
Violer ton intérieur
Finir par te dévorer
 
Tu as peur
Tu retiens,
T'abstiens
Et barricades
Toutes les arcanes de ton cœur
Ta vie est un réduit,
Le cagibi de la vraie vie
Et peu à peu
Tu meurs
Toutes les terreurs
Mangent ta folie
 
Et si tout cela avait une fin?
Une main amie
Un sourire d'enfant
Le bruit d'un moulin
Ta tendresse
Ton élan
Toi
Ta vie
Celle qui fait mal en dedans
Mais se rattrape en serrant
Le corps
D'un amant
 
Et si tout cela commençait demain?
Un regard complice
Le cri d'une mouette
Le désir d'une flaque
Tes pieds dedans
Ton rire
Toi
Ta vie
Celle qui fait mal en dedans
Mais se rattrape en serrant
L'espoir
Simplement


Rêvant
par dessus nos rêves d'hier
Nous aimons du même feu
D'un même regard
L'éternelle source
De tous nos enchantements
Des errances
Qui nous sont nécessaires 


Et l'on se prête au jeu
Parfois douloureusement
D'écrire en filigrane
Notre visage changeant 


Nous sommes tour à tour
Les maîtres et les élèves
Apprenant par le coeur
L'instant
Et le toujours renoncement


Et l'on se voudrait transparent
Derrière nos inutiles efforts
À tenter sans y parvenir
De cacher ce qui nous rend
Misérables et vivants


Rien ne nous protège
Et pourtant
Nous jetons nos corps
À la benne, à la mer
Dans les bras de nos enseignants


Reste nos bouées
À mots perdus
À mots flottants

 

J'ai vécu entre deux pays en guerre
Juste là, dans la faille à la frontière

Je connais le langage qui empêche
Le voile qui fait les larmes sèches 

Les mots, leurs coutures à l'envers
Disaient de l'amour le contraire

J'ai appris la violence qui impose
La piqûre vive de l’enivrante rose

J'ai grandi entre deux pays puissants
Moi, petit, sans droit et sans argent

J'ai vécu invisible sans pouvoir exister
En silence, j'ai aimé, pleuré, créé et crié 

Prisonnier avant de renoncer à ma solitude
J'ai trouvé la paix loin de mes certitudes

J'ai inventé mon ici au creux de ma faille
Une famille de mots, de gens sans égal 

D'elle, je n'ai rien pris, rien gagné
Mais j'ai tout reçu, tout donné

Et je resterai celui-là qui ne sait pas
Humble équilibriste apprivoisant ses faux pas

Brûle
Mais ne bifurque pas
Prends
Vole
Rêve

Dans tes mains
Affirme
Confirme
Infirme
Mais ne bifurque pas 

Ne cherche pas
À séparer
Le bon
Ton grain
Ta folie
Du mauvais
De l'ivraie
Ce qui te nourrit
Aussi

Brûle
Irradie en soleil
Plane en étoile
Explore moi de tes possibles
De tes déraisons
De tes horizons
De l'ombre sous tes cils
Mais ne bifurquons pas 

Ne séparons pas
En nous l'imbécile
L'heureux
L'indolent
Le planeur
Du vieux sage
Dans sa cage
Écrivant
De sa jungle
intérieure

Aime moi
De toutes mes routes
De mes doutes
De ce que je redoute
Mais ne bifurque pas 

En moi
Ne fore pas dans le magma
Pour y sauver quoi que ce soit
Je suis là
Perdue et pionnière
Libre et prisonnière
Moi et toutes celles
Derrière moi

Ensemble aimons
Les bras des rivières
Les bras de nos mères
Le poids de la terre
Mais ne bifurquons
Pour rien au monde
La terre est ronde
Tu me cofondes

Tu es là devant moi
Rien à bifurquer au delà

 
Frères fiers
D'être frères
Mémoire de joies, de peines
Unies universelles
Histoire de toutes ces guerres
Inutiles et cruelles
Souvenir de mains tendues
De justes, de rescapés
Du pain à partager et la peur
Toujours d'en manquer
La haine manque l'espérance
L'amour nous sait à l'évidence
Frères fiers
D'être frères 
 

 

Faire front de tout bois
Mener de feu le combat


Il n'est rien à renverser
Tout est là, tout inversé


L'espérance
Opérée à cœur ouvert

L'amour
En chirurgien de guerre
Je diffère et tu ne sais plus faire
Tu cherches en moi un repère
Pourquoi voudrais-tu être sûr ?
Que veux-tu qui te rassure?

Savoir où tout cela mène?
Nulle part, te dis-je sereine
C'est bien là la peine assurée!
La peine et la joie de se donner
Tu ne comprends pas?
Le sentier de toi à moi
Est un défi
Un sommet à creuser
Une utopie
Un cercle..s'aimer
Est un infini!

Je diffère et tu voudrais taire
Ce qui en toi est similaire
Pourquoi prétendre être celui-là?
À qui veux-tu plaire comme ça?

Savoir où tout cela mène ?
Nulle part, te dis-je sereine
Notre sentier est un pont
Tournant sur lui en rond
Nos baisers ne se posent pas
A tire d'aile le ciel en contre bas
Nos je t'aime s'en vont à pied
Pas plus loin que le bout du nez
Frères fiers
D'être frères
Mémoire de joies, de peines
Unies universelles
Histoire de toutes ces guerres
Inutiles et cruelles
Souvenir de mains tendues
De justes, de rescapés
Du pain à partager et la peur
Toujours d'en manquer
La haine manque l'espérance
L'amour nous sait à l'évidence
Frères fiers
D'être frères

Brûle
Mais ne bifurque pas
Prends
Vole
Rêve 

Dans tes mains
Affirme
Confirme
Infirme
Mais ne bifurque pas 

Ne cherche pas
À séparer
Le bon
Ton grain
Ta folie
Du mauvais
De l'ivraie
Ce qui te nourrit
Aussi

Brûle
Irradie en soleil
Plane en étoile
Explore moi de tes possibles
De tes déraisons
De tes horizons
De l'ombre sous tes cils
Mais ne bifurquons pas 

Ne séparons pas
En nous l'imbécile
L'heureux
L'indolent
Le planeur
Du vieux sage
Dans sa cage
Écrivant
De sa jungle
intérieure

Aime moi
De toutes mes routes
De mes doutes
De ce que je redoute
Mais ne bifurque pas 

En moi
Ne fore pas dans le magma
Pour y sauver quoi que ce soit
Je suis là
Perdue et pionnière
Libre et prisonnière
Moi et toutes celles
Derrière moi

Ensemble aimons
Les bras des rivières
Les bras de nos mères
Le poids de la terre
Mais ne bifurquons
Pour rien au monde
La terre est ronde
Tu me cofondes

Tu es là devant moi
Rien à bifurquer au delà

Ma sensibilité
Comme des yeux qui percent
La matière de chaque chose  
À travers la couche épaisse
Déceler
Ce qui est tapie, ce que tu n'oses

Ma sensibilité
Par le cynisme écorchée
Porte ta fragilité à mes yeux
Ta peur de vivre en bouclier
m'émeut
De ton refus d'aimer
Le plus beau en toi
S'écoule une lumière liquide
qui délivre et déploie 

Ma sensibilité est animal sauvage
Elle te semble fragile
Pourtant déjouant tes présages
Elle surgit en toi
Au cœur même de ton péril
Elle puise dans ta nuit son courage
Traque l'authentique pour se nourrir
De ce que tu as de plus fou
De plus sage
T'aime du plus profond
De l'abîme

 

La sagesse c'est
Savoir
Non connaître par l'esprit
Non sentir par le cœur
Non vivre en son corps
Ce qui est juste
 
La sagesse c'est
Savoir
Reconnaître par l'esprit
Ressentir par le cœur
Revivre par le corps
L'évidence
 
La sagesse est un savoir
Ancien
Qu'il nous faut retrouver
Dans l'épreuve du monde
 
La sagesse nous relie
À l'invisible lumière
Nous guide à travers les ténèbres
Là ou rien n'est passé ni présent
Là où tout est recommencement 
 
En mouvement
Et d'un seul et même instant
Tu es une seconde essentielle au temps
Tu es une note que l'on entend
Ensemble nous formons l'ensemble
 
La sagesse est l'âme universelle
Qui habite le monde
 
Pour atteindre cette sagesse
Il n'y a pas à faire
Il n'y a pas à lire
Il n'y a pas à penser
Le monde
 
Pour atteindre cette sagesse
Il y a à refaire
Il y a à relire
Il y a à repenser
Le monde
 
Attentif à ce qui est en toi
Attentif aux autres
Et au bruit du monde
Conscient que tout est là
Qui attend
Tes yeux, nos yeux
Tes mains, nos mains
Tes mots, nos mots
 
Le monde a besoin de toi
Le monde a besoin de nous
Non pour produire
Mais pour reproduire
Cette sagesse
 
Ton âme est une flamme
Que la vie révèle
Que l'amour allume 
 
Ton esprit se nourrit d'échanges
Ton cœur se nourrit de joies
Ton corps se nourrit de caresses
 
Ne cherche plus
Tu es arrivé
Non au bout du chemin
Le monde est rond
 
Tu es arrivé parmi nous
Pour nous apprendre
Qui tu es
Nous avons besoin de toi
Pour réenfanter l'horizon
Pour réenchanter l'oraison
 
Vient entier
Mort et vivant
Sombre et brûlant
Perdu et gagnant
Ta beauté comme un talisman
 
Retrouve en toi la maison
Retrouve en moi le compagnon
Retrouve en ce monde l'enfant
Retrouve la folie d'aimer
Comme on marche
Simplement