Gueule
Enfouie
L'humus
Te vomit
Une branche
Te pointe
Tu te réveilles
Sans toi

Le goût
Terreux
Les yeux
En bouche
Tu ne te réveilles pas
Tu n'es pas là 

Gueule
Ennemie
Marquée
De la nuit
Tu as veillé
Sur quoi?

Le dur
Matériau
A remplacé
Ta peau
Une boule
de papier
En guise
De velours

En toi
Tu as réveillé
Une gueule
De bois

Tu n'avais pourtant bu
Qu'un pâle bouillon d'illusions
Te réveilles la gorge aiguë
Veinée de fines lacérations

Ennivre toi du jour
Il a bien meilleure allure
Et retrouve l'amour
Aux points de suture

 
Dans ces yeux
Amoureux

Bois
Des
Gueules
De
Toi
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Je survole
Ma vie
Mes habits sur les toits
Je regarde
Mon quartier
Comme un jeu de l’oie

Des paupières
Remplies de rêves
Égouttent la pluie

Des nids de becs
Ronds d’impatience
Piaillent en harmonie

De longues pailles
Aspirant la colère
Crachent leur suie

Je décroche
Ma vie
Mon décor se déchire
Je sens
Mes paysages
Sur le sol, s’endormir

Des mouchoirs
En cordée de rires
Au vent, s’affolent

Des artères fémorales
Par des phares, éclairées
Jouent les lucioles

Et là dans l’ombre

Des poètes égarés
Les yeux levés au ciel
Commentent mon vol

Pourquoi sont-ils les seuls
À pouvoir me voir ?
À savoir qui je suis ?