Tu n'as plus qu'à rentrer
En toi
Tes impossibles
Tes illusions
En faire un dédale
D'images et de sons
Ce soir
Tu pourras visiter ce musée
Surréaliste
Qui affiche
Tes risibles projets
Tes timides excursions
Tu te promèneras dans des jardins
de souvenirs et d'avenirs avortés
Que des branches
Illusions d'optique
Relient entre elles
Retrouver pour soi
Ce que ses yeux promettaient
De joie
Ce qu'il y avait de désirs à rêver
En barque pour le corps
En bois tendre pour s'étendre
Ces îles aperçues
À la longue-vue
Ce début tellement riche
Et déjà
Perdu
Ton musée est exposition
Universelle
Tes amours, tes peines
N'ont rien d'exceptionnelles
Si ce n'est qu'elles modèlent
Ton corps qui te sert ensuite
À modeler ces vues
Pareillement à tous
Et depuis la nuit des temps
Rentre chez toi
Comme dans un moulin
Broyant les grains de l'été
Es-tu peau?
Es-tu levain?
Laisse l'eau lubrifier
Tes rouages
Et tourner ton temps
Au naufrage
Demain
Est à guichet fermé
Il faudra t'occuper
Autrement