La violence
Perfore
Le monde

J'entends
Un poumon
Qui siffle 

Tout est devenu
Trop fort ou
Pas assez
Bien dit

Le fil ténu
Des courants
d'air
Éternue
En vents
Contraires
Je suis perdue

Je ne suis plus
Qu'une feuille vaillante
Reconnaissant l'automne
Et le repos de l'arbre
Qui me portait aux nues

Ma liberté est un papillon poudré
Des yeux qui se transportent
Mes rêves sont des sommes
De nuages fleuris

Je ne suis plus
Qu'une feuille vaillante
Reconnaissant sa chute
Au sol
Et dans l'ultime lutte
L'envol
De ma plume vacillante

Au soleil
L'inutile
La poésie
M'ont bâti
Creusant
Dans ma vie
De peu de sommeil
Un abri

Je regarderai
Démunie
Ce qui sera détruit
et qui sera c'est ainsi
Au printemps
Hurlant
Nouveau né
Frappé
D'amnésie 

En attendant
Je garderai l'inutilité
Je garderai la liberté
En poche
En retenue
Dans mes yeux volants
Qui ne mentiront pas
Je continuerai à croire
Aux ponts
Aux rires
Et aux longues pelures
De pommes
Défilant
Dans ta gorge nue

Et quand je serai
Moi même
écorcée
De mon désir
Quand je ne serai plus
Mes mots resteront là
Pour dire
L'inutile
La poésie
La liberté
L'amour
En fruit